Ce matin, s’est tenue une visioconférence pour présenter la 4^ème édition de l’IAD (International Asparagus Day) qui se tiendra cette année à Rimini en même temps que le salon Macfrut les 7, 8 et 9 septembre.

Cette édition 2021 présentée par Renzo Piraccini, Président du Macfrut, s’articulera autour de quatre volets : un espace d’exposition, un autre dédié aux conférences, des démonstrations au sein de la foire du machinisme agricole utilisé pour la production d’asperges et des visites techniques sur le terrain.

Lors de chaque édition IAD – qui traite de l’ensemble de la filière asperge du champ à l’assiette – se réunissent environ 70 % des fournisseurs mondiaux (intrants et services) et autant au niveau des producteurs et metteurs en marché.

A cette occasion, Luciano Trentini a présenté les données de production d’asperges 2021 en Italie. Il a notamment souligné une surface de récolte de 9 500 ha en diminution de 10 % par rapport à 2020. Cette année a été rendue difficile par les épisodes de gel. La promotion de la consommation d’asperges auprès du consommateur et la réduction de l’impact environnemental de la production d’asperge en Italie (culture biologique, utilisation matière organique, irrigation localisée goutte à goutte, machines dotées de panneaux photovoltaïques etc.) sont aussi les objectifs qui ont été abordés.

Christian Befve, expert de renommée internationale sur l’asperge, fondateur et gérant de l’entreprise Befve & Co et créateur de l’évènement IAD, a également pris la parole pour présenter les données de production d’asperges 2021 dans le monde.

Une consommation d’asperges vertes en progression
Christian Befve souligne que la consommation d’asperges blanches est davantage associée à une population plus âgée. Cette dernière reste plutôt axée sur la saisonnalité et est consciente des contraintes liées à la consommation d’asperge blanche, comme l’épluchage. L’asperge verte quant à elle est en progression car plus simple à préparer et plus festive. Elle se consomme de plus en plus durant toute l’année, est moins sujette aux phénomènes de saisonnalité et est plus appréciée des jeunes générations.

Une production d’asperge industrie principalement concentrée sur le Pérou et la Chine
En ce qui concerne la production de l’asperge industrie, elle est surtout concentrée sur le Pérou et la Chine, qui bénéficient d’une main-d’œuvre bon marché. On note une légère diminution de la consommation d’asperges blanches, principalement en conserve mais une légère augmentation de l’asperge congelée principalement verte.

Le manque de main-d’œuvre et son coût : des freins au développement de l’asperge
Christian Befve a également précisé que l’asperge est une très grosse consommatrice de main-d’œuvre. Elle se récolte tous les jours dans des conditions difficiles (vent, pluie, gel, neige et fortes chaleurs) et physiquement éprouvantes, puisque les ouvriers travaillent continuellement le dos courbé. Il faut considérer qu’un hectare d’asperge sollicite pendant la récolte une personne et une demi-personne pour le conditionnement. Le manque de main-d’œuvre et son coût sont un frein pour le développement de l’asperge dans les pays consommateurs.

Le Pérou, la Chine et le Mexique, qui sont les plus gros producteurs et exportateurs d’asperges consomment pourtant très peu d’asperges. Ces pays rencontrent eux aussi des difficultés à cause du manque d’ouvriers, davantage attirés par des productions telles que l’avocat, la mangue ou la myrtille qui promettent une pénibilité moindre au travail.

Une production bio concentrée sur les pays consommateurs
On observe un grand changement au niveau de la production bio et biodynamique. En termes de surface, il y a un peu moins de 10 % d’asperges bio par rapport au conventionnel. La production bio est surtout concentrée sur les pays consommateurs : Europe, Etats-Unis et Japon. Les prix actuels pratiqués en bio compensent à peu près les coûts de la production.

Un consommateur de plus en plus locavore
Christian Befve a également souligné que les deux épisodes de Covid avaient davantage rapproché le consommateur du producteur. Le consommateur est également de plus en plus locavore. Il recherche en effet un produit frais, sûr au niveau sanitaire, respectueux des règles sociales et peu consommateur de CO2.