La saison des asperges blanches a déjà commencé  dans la zone de culture de Tudela de Duero, à Valladolid. « Dès le début, nous avons constaté une forte demande, comme toute année normale, bien que nous ayons dû augmenter le prix d’un petit 6 % en raison de l’augmentation des coûts de production », explique le producteur Luis San José. « La hausse des coûts a été très importante, surtout en été. »

L’asperge est une plante qui tolère la sécheresse, mais les soins qui lui sont apportés en été déterminent son rendement et sa qualité au printemps suivant. Il a donc fallu irriguer davantage lorsque les températures élevées de l’été dernier ont aggravé la sécheresse. « L’irrigation se fait à l’aide de motopompes diesel et le prix du diesel était fou », se souvient Luis. Mais bien que la sécheresse ait été – et continue malheureusement d’être – le défi commun de la grande majorité des campagnes agricoles depuis des mois, en ce moment, dans la région de Tudela de Duero, les conditions pour l’asperge blanche sont plutôt positives, et même meilleures que l’année dernière. « Les pluies de décembre ont augmenté les réserves d’eau et, de plus, les nombreuses gelées ont été bénéfiques pour la culture, ce qui explique que les asperges poussent très fortement et avec une grande qualité cette année. »

Sur les 20 hectares consacrés à la culture de l’asperge blanche, Huerta Luis San José récolte entre 100 000 et 120 000 kilos par an. « Cette année, il semble que tous les producteurs européens d’asperges blanches aient commencé un peu plus tard, y compris ceux du sud de la France, et il se pourrait qu’ils finissent par chevaucher les récoltes de l’Allemagne et des Pays-Bas. »

« Dans notre cas, nous avons davantage un marché intérieur, mais je pense que cela pourrait influencer les producteurs espagnols d’asperges blanches pour l’exportation, en particulier un peu plus tard, lorsque les volumes seront plus importants. »

« La culture de l’asperge blanche est très dépendante des semenciers » 
L’asperge blanche est considérée comme un mets délicat et sa saison est attendue avec impatience. Les développements variétaux de ces dernières années ont permis d’améliorer les caractéristiques de ce légume traditionnel des champs de Valladolid, mais, comme le souligne Luis San José, il existe une « forte dépendance » à l’égard des semenciers pour assurer la continuité de la culture.

« Dans cette région de Tudela de Duero, les agriculteurs avaient l’habitude de prélever les graines de leurs propres plantes et de produire ainsi de nouvelles racines, mais les variétés espagnoles se sont peu à peu perdues, à tel point qu’une seule variété originale a été conservée en Espagne, celle de Huétor Tajar. »

« Les sélectionneurs ont réussi à faire en sorte que seules les plantes mères qui produisent des graines mâles poussent, de sorte que les plantes sont stériles. De plus, les asperges des producteurs de la région se sont hybridées avec ces variétés et, en fin de compte, elles sont toutes également stériles. »

« Il est frappant de constater que l’Espagne, paradis de l’asperge en termes de terre, de climat et d’eau, n’a pas été en mesure de protéger, de conserver ou même de créer des variétés espagnoles. C’est pourquoi l’un de mes combats est de faire développer des plantes mères avec lesquelles je pourrais avoir mes propres semences et ne plus dépendre des semenciers. »

« J’ai déjà effectué des tests en ce sens avec le CSIC et j’ai même abordé la question avec la Junta de Castilla y León. J’ai également contacté l’Institut La Mayora, qui a réussi à récupérer les asperges de Huétor Tajar », ajoute Luis.

Pour plus d’informations :
Luis San José
Huerta Luis San José
Calle Solana Alta 41
47320, Tudela de Duero, Valladolid (Espagne)
Tél. : +34 616 889 239 (également pour les commandes)
luis@huertaluissanjose.com
http://huertaluissanjose.com