Marché mondial : l’asperge
Aux Pays-Bas, les ventes d’asperges ont atteint leur apogée avant Pâques, portées par une offre restreinte et une demande accrue des détaillants. La qualité semble au rendez-vous, mais les prix restent élevés en raison des contraintes de production dans le nord-ouest de l’Europe.
En Italie, la saison a démarré tardivement, mais s’annonce productive, avec des rendements stables en Sicile et en Sardaigne, et une demande soutenue malgré les aléas climatiques. Dans le nord du pays, la demande s’est intensifiée à l’approche de Pâques, bien que les volumes récoltés aient connu un léger retard.
En Espagne, les précipitations ont freiné le lancement de la récolte des asperges vertes et blanches, mais une amélioration des volumes et de la qualité est attendue. La province de Grenade est entrée en pleine saison, tandis que Guadalajara commence sa récolte avec des perspectives encourageantes malgré un début tardif.
En Allemagne, la saison a officiellement débuté à Pâques, mais l’activité commerciale reste timide, en raison de prix élevés et d’une demande modérée. Les nuits froides et une sécheresse localisée ont également ralenti la récolte et altéré la qualité du produit.
En Suisse, la production nationale d’asperges a fortement progressé, bien que le pays reste largement dépendant des importations. La consommation moyenne demeure stable, à environ 1 kilogramme par habitant.
En Autriche, la campagne a commencé plus tard que l’année précédente, mais l’enthousiasme des consommateurs a temporairement dépassé les disponibilités. Depuis, la situation s’est normalisée, avec des volumes suffisants pour répondre à la demande de Pâques.
En Afrique du Sud, la production nationale d’asperges a connu un net recul, rendant le pays fortement tributaire des importations pendant l’intersaison. Le marché privilégie les asperges vertes, dont les prix de détail restent élevés en raison d’une offre limitée.
Amérique du Nord : une offre restreinte soutient la fermeté des prix de l’asperge
L’offre d’asperges en Amérique du Nord demeure limitée. La région de Sonora, au nord du Mexique, approche de la fin de sa saison. Du côté des importations, les asperges péruviennes arrivent par voie aérienne et maritime, principalement à destination de la côte Est. Elles permettront de compléter l’offre régionale jusqu’à l’arrivée des récoltes locales au Canada, dont le démarrage est, cette année, plus tardif.
Aux États-Unis, l’État de Washington produit également des asperges, principalement destinées aux marchés situés à l’ouest des montagnes Rocheuses, avec une partie des volumes expédiée vers le Midwest. La Californie dispose d’une production limitée, consommée quasi exclusivement au sein de l’État. Le New Jersey s’apprête à entamer sa récolte, tandis que le Michigan débutera sa campagne en mai.
Depuis plus de trois semaines, la demande dépasse considérablement l’offre. Ce déséquilibre soutient des prix fermes, actuellement compris entre 6,80 et 7,80 €/kilo, les asperges biologiques se négociant environ 20 % plus cher. Le marché devrait rester solide tout au long du mois de mai.
Pays-Bas : une offre réduite soutient les prix de l’asperge
Les ventes d’asperges ont culminé la semaine précédant Pâques. « Nous avons débuté la semaine avec une offre raisonnable, mais les prix étaient au départ un peu décevants. Toutefois, à mesure que la semaine avançait, l’enthousiasme pour l’asperge s’est ravivé à travers tout le pays, provoquant une hausse significative des prix. Le vendredi, les ventes au cadran ont atteint des niveaux fort intéressants, avec des prix dépassant les 10 euros », rapporte un vendeur néerlandais.
Les perspectives pour les semaines à venir sont encourageantes. « La demande de la grande distribution reste soutenue. Les premiers lots d’asperges forcées ont été récoltés et les variétés tardives commencent à produire. Nous espérons que l’équilibre entre l’offre et la demande se maintiendra », ajoute Rick. « La qualité semble également au rendez-vous. Nous avons reçu nettement moins de réclamations que l’an dernier, notamment concernant la rouille, dont l’impact est nettement moindre cette saison. »
La baisse de production observée dans le nord-ouest de l’Europe contribue à restreindre l’offre globale. « Elle reste légèrement inférieure à celle de l’an passé, en raison de parcelles arrachées ou moins productives, aux Pays-Bas comme en Allemagne et en France. Par exemple, la surface cultivée en Nordrhein-Westfalen a fortement diminué, ce qui augmente la demande pour nos asperges néerlandaises. C’est l’une des raisons pour lesquelles les prix restent élevés », explique le négociant.
Il note également un changement dans les préférences du marché. « Alors qu’on se concentrait auparavant sur l’asperge blanche AA, d’autres variétés gagnent en popularité. Par ailleurs, cette année, les tiges sont nettement plus épaisses que d’habitude. »
Italie : état des lieux dans les principales régions productrices d’asperges vertes
La campagne de l’asperge verte IGP Canino a démarré fin janvier, avec des volumes modérés issus des serres chauffées à l’eau géothermique. « Les rendements quotidiens sont restés insuffisants en moyenne, en raison de conditions climatiques défavorables. Fin mars, les champs en plein air affichaient des rendements de 15 à 20 kg/ha, tandis que ceux sous abris géothermiques dépassaient les 100 kg », rapporte une coopérative regroupant une centaine d’exploitations sur plus de 300 hectares, pour un volume commercialisé dépassant 1 500 tonnes.
En Sicile, la campagne a débuté début février pour s’achever début mai. Malgré un climat capricieux, la saison 2025 s’est révélée satisfaisante en termes de rendement et de qualité, avec des rendements moyens de 3 à 5 tonnes/ha. Le marché principal reste l’Italie du Nord, tandis que les exportations reculent, face à une forte concurrence internationale. Le Chili et le Pérou dominent les exportations mondiales, tandis que des marchés émergents comme la Thaïlande accentuent la pression sur les prix. Jusqu’à présent, les asperges siciliennes se sont négociées entre 4 et 6 €/kg, avec des pics à 7 € pour les meilleurs lots.
En Sardaigne, la campagne, qui couvre environ 40 hectares, se terminera vers le 10 mai. « La saison a été particulièrement positive, en particulier en mars, où nous avons doublé les volumes de l’an passé. La demande a été constante, et les prix sont restés stables, y compris après Pâques », souligne un producteur. Une tendance marquante de cette saison a été la hausse inattendue de la demande pour les petits calibres (6–12 mm), aussi bien sur les marchés de gros qu’en grande distribution, alors que les gros calibres étaient historiquement privilégiés.
Dans le nord de l’Italie, un producteur majeur a signalé un retard d’environ dix jours dans les récoltes, sans impact sur la qualité. Les ventes précédant Pâques ont été dynamiques, soutenues par une demande accrue et des prix constants. L’offre comprend plusieurs formats, dont des bottes de 500 g et des barquettes de pointes de 400 g. La récolte se poursuivra jusqu’en juin, avec des prix généralement en baisse au fur et à mesure que les volumes augmenteront.
France : un marché équilibré
Cette année, la campagne d’asperges a démarré avec 2 à 3 semaines de retard. La cause de ce retard ? Un temps assez instable, avec des températures fraîches, surtout la nuit, qui ont empêché les buttes de se réchauffer, et donc les asperges de pousser. Le Sud-Est arrive généralement une semaine à 15 jours avant le Sud-Ouest, mais cette année c’était l’inverse. Au final, compte tenu du retard pris, c’est le Sud-Ouest qui a le mieux démarré la campagne.
Cependant, malgré des volumes qui tardent à arriver, le marché semble assez équilibré, avec une qualité d’asperges satisfaisante : « Sur le plan qualitatif, il n’y a pas à se plaindre. De plus, nous sommes dans une année de gros calibre. Quant aux prix, avec le manque de production sur le marché dès le début de la campagne, ils ont d’abord été très élevés, puis sont redescendus à un niveau tout à fait acceptable pour les producteurs et les consommateurs. Le fait que nous ne soyons pas submergés par les volumes a l’avantage de maintenir les prix à des niveaux convenables. Nous avons failli manquer de volumes pour Pâques cette année, et nous en manquons encore en ce moment ».
Face à un marché porteur et légèrement sous-approvisionné, de plus en plus de producteurs cherchent à se lancer dans la culture de l’asperge ou à augmenter leur surface de production.
Espagne : un démarrage retardé pour les asperges blanches et vertes
La pluie a fortement influencé le démarrage de la saison espagnole. Pour les asperges blanches cultivées le long de l’Èbre, la campagne a commencé avec du retard. « Nous avons commencé à récolter il y a une vingtaine de jours, mais nous avons eu de la chance : 95 % de la surface couverte par l’IGP Asperges de Navarre n’a pu démarrer qu’après les pluies », explique un opérateur.
« Nous avons pu former les buttes et préparer les planches juste avant que la pluie ne rende les champs inaccessibles. Cette avance de 20 jours a été précieuse pour la mise en marché », poursuit-il. « Cette année s’annonce semblable à la précédente, avec de bons calibres, qui devraient s’améliorer au fil de la saison. C’est une évolution positive, car la taille est un critère extrêmement recherché, notamment par les restaurateurs. »
À Grenade, la campagne d’asperges vertes bat son plein, avec une production estimée à 35 millions de kilos, soit une hausse de 10 à 15 % par rapport à l’an dernier. « La campagne a démarré plus tard, à cause des températures basses qui ont retardé la récolte de deux à trois semaines. Toutefois, les récentes pluies ont nettement amélioré les conditions de culture, renforçant la qualité, la fraîcheur et la conservation du produit », explique un producteur.
À Guadalajara, la récolte commence à peine, elle aussi retardée par le froid et la pluie. « Nous sommes extrêmement optimistes pour cette nouvelle saison, durant laquelle nos asperges seront commercialisées sous l’IGP Asperges vertes de Guadalajara », déclare le président de l’association locale. « Nos asperges sont cultivées exclusivement en plein champ. Les températures fraîches du plateau ralentissent la croissance des turions, ce qui renforce leur saveur et leur fermeté. Malgré le démarrage tardif, nous tablons sur une bonne saison, avec environ 2,5 millions de kilos et une excellente qualité. »
Allemagne : la récolte démarre, mais la demande reste timide
La récolte d’asperges a commencé dans presque toutes les grandes régions productrices d’Allemagne, juste à temps pour Pâques. Bien que les volumes aient augmenté avec une offre diversifiée en termes d’origines et de types de culture, le marché est resté morose, freiné par une demande généralement faible et des prix toujours élevés. Les quantités nationales ont continué de croître, et les premières asperges cultivées en plein champ ont également fait leur apparition. Toutefois, la semaine précédant Pâques, la dynamique restait insuffisante pour engendrer une baisse significative des prix.
Malgré des températures nocturnes fraîches et un gel généralisé du sol, les volumes issus des cultures sous couverture simple ou double ont continué de progresser grâce à un ensoleillement favorable. Néanmoins, des problèmes de qualité ont été signalés dans certains cas, dus aux températures particulièrement élevées sous les films plastiques. Selon le BLE, les conditions de sécheresse dans de nombreuses régions ont également ralenti le rythme de la récolte.
Suisse : une production nationale en hausse, mais des importations toujours importantes
En Suisse, les producteurs de légumes ont considérablement développé la culture des asperges ces dernières années, entraînant une nette augmentation de l’offre intérieure. D’après le Service d’information agricole (LID), la superficie consacrée à l’asperge blanche a été multipliée par quatre, et celle de l’asperge verte par trois en vingt ans. Environ 180 producteurs cultivent actuellement l’asperge dans le pays, majoritairement en Suisse orientale, suivie du Plateau et de la Suisse occidentale.
Malgré cette progression, la Suisse reste fortement dépendante des importations. En 2024, quelque 3 600 tonnes d’asperges blanches et 5 700 tonnes d’asperges vertes ont été importées. La consommation totale – production nationale et importations confondues – s’élève à environ 1 kilogramme par habitant.
Autriche : une saison démarrée avec retard, mais une demande soutenue
La saison 2025 de l’asperge a débuté en Autriche avec un léger retard par rapport à l’an dernier, où la récolte avait commencé de manière exceptionnellement précoce. Ce décalage est principalement dû aux conditions météorologiques. « Tout le monde veut le premier kilo », rapporte un producteur de Basse-Autriche. Durant les premiers jours de récolte, la demande s’est rapidement envolée, créant parfois une pénurie d’asperges à court terme.
La situation s’est toutefois normalisée depuis. « Actuellement, nous avons des quantités suffisantes, même pour Pâques. La demande reste forte, mais l’offre est au rendez-vous », poursuit le producteur.
Afrique du Sud : un recul marqué de la production locale, le marché repose sur les importations
La production sud-africaine d’asperges a fortement diminué par rapport aux années 1990 et au début des années 2000, période durant laquelle de nombreux producteurs cultivaient principalement de l’asperge blanche, notamment dans l’est de l’État libre. Plusieurs usines de mise en conserve y étaient également implantées, mais elles n’ont pas survécu à l’ouverture des marchés, en raison notamment de la concurrence des conserves chinoises à bas prix.
Aujourd’hui, l’asperge est encore cultivée en Namibie, dans l’est de l’État libre et dans le Cap occidental. Toutefois, le plus grand producteur national d’asperges vertes a cessé ses activités ces dernières années. Sur le marché municipal de Johannesburg, les volumes restent faibles, car une grande partie de la production est vendue directement aux transformateurs ou aux détaillants. Le prix moyen d’une barquette de 200 grammes équivaut à environ 13,40 euros par kilogramme.
La saison des asperges locales s’étend de fin août à mars, avec un pic de production entre fin septembre et octobre. D’environ mai à août, le marché est approvisionné par des importations en provenance du Pérou et du Mexique, afin de répondre à la demande.
Le marché sud-africain reste dominé par l’asperge verte, l’asperge blanche ne représentant qu’un segment fortement limité.
Semaine prochaine : la mangue