L’asperge souhaite allonger sa norme
Le projet de nouvelle norme européenne pour la longueur de commercialisation de l’asperge est en cours de discussion entre l’Allemagne et la France.
Une réunion informelle s’est tenue entre les différents représentants des syndicats de producteurs d’asperge allemands (Nord, Sud et Est) et l’AOPn Asperges de France lors du salon Interaspa 2023 à Sandhatten en Allemagne début septembre.
La discussion s’est faite autour du projet d’évolution des normes européennes concernant la longueur de récolte des asperges de CAT I et II pour passer de 22 cm à 24 cm, initiée par l’Allemagne.
Une norme bénéfique économiquement
En effet, cette proposition de norme permet d’avoir plus de produit commercialisé sans changer la quantité d’intrants (plastique, pesticides, engrais, eau).
En découle une amélioration économique de la situation des producteurs d’asperges, avec un plus grand rendement à l’hectare pour des coûts de productions inchangés (notamment en main d’œuvre).
La mesure n’aura pas d’impact sur la qualité du produit car les techniques de culture moderne avec des buttes hautes et des nouvelles variétés sont déjà adaptées.
De plus, elle permet de réduire le gaspillage au champ, argument qui devrait aussi interpeller à Bruxelles.
Cette norme devrait simplement s’ajouter aux précédentes, sans obligation de la suivre. Chacun reste libre de vendre des asperges de 22 cm au lieu de 24 cm, ce qui laisse par exemple le temps aux productions sous label de choisir de s’adapter ou au contraire en faire un argument commercial, en mettant en avant la tradition.
De son côté, la filière française semble divisée sur le sujet.
La France avance des craintes, peu étayées, concernant le risque de fibrosité sur les deux derniers centimètres du turion et de moindre qualité gustative.
Les échanges ont débouché sur une volonté d’information plus large entre l’Allemagne et la France, mais aussi les autres pays européens concernés par cette production.
Le travail de coordination pourrait se continuer lors de ExpoSE à Karlsruhe en novembre avec une réunion officielle avec les instances italiennes, espagnoles et grecques.
Clara Bernaud