« C’est lors de campagnes comme celle-ci que l’IGP fait la différence ! »
Des cours qui se maintiennent difficilement
Même si la demande a augmenté à Pâques, l’asparagicultrice a constaté une baisse du volume vendu par rapport aux années précédentes : « Nous n’avons pas senti une tension folle au moment de Pâques. N’ayant pas trop de volumes, l’offre s’est adaptée à la demande et nous avons difficilement maintenu les prix. J’ai constaté moins de ventes à Pâques que les autres années, dû je pense à des prix plus élevés que ce qui se pratique habituellement ce week-end. Mais les fêtes de Pâques ayant eu lieu de bonne heure cette année, alors qu’elles se célèbrent en général en plein dans notre cœur de saison, nous n’avons pas pu faire les prix que l’on aurait pu proposer si Pâques avait été 15 jours plus tard ».
« Le consommateur veut de l’IGP »
C’est justement dans ce contexte de production plutôt limité, que l’IGP peut faire la différence : « Nous avons bien vu par le passé qu’IGP ou pas, lorsque le marché est saturé et que les volumes sont considérables dans tous les bassins, nous sommes obligés de baisser le prix pour vendre. Mais dans un marché comme celui-ci, l’IGP peut faire la différence. Elle rassure le consommateur qui en est friand et aide à maintenir les cours. Les gens sont ainsi prêts à mettre le prix à condition d’avoir un produit de qualité. Dans un contexte où l’asperge s’est plantée un peu partout en France, avoir l’IGP est fondamental pour le commerce et la valorisation de l’asperge. Elle est gage d’une identité particulière et garantit une asperge avec très peu d’amertume et un goût légèrement sucré ».
Se développer oui, mais en cohérence avec le marché
Si l’asperge du Blayais séduit le consommateur par ses qualités gustatives, elle suscite de plus en plus l’intérêt du producteur : « Dans notre secteur, nous sommes en zone viticole qui est le cœur de métier de la région. Aujourd’hui, le vin est un secteur en crise surtout dans la région de Bordeaux. Et avec plus de 70 % de sable dans les sols, l’asperge est devenue la culture de la diversification dans le Nord de la Gironde. Ainsi, depuis 3-4 ans, nous intégrons de plus en plus de producteurs, bien que les volumes produits n’augmentent pas significativement compte tenu du parcellaire atomisé de notre zone géographique ». Un développement de la production qui doit néanmoins s’effectuer de manière cohérente avec la situation du marché : « C’est là mon cheval de bataille actuel. Nous développer oui, mais il ne faut pas tomber dans les travers du vin, à savoir planter et produire à outrance sans tenir compte de la capacité du marché à absorber ces volumes. Il faut être raisonnable et en cohérence avec la commercialisation. Il est impératif de respecter toutes les règles de production et de qualité, de faire attention au circuit de distribution, aux tarifs et bien sûr, de travailler ensemble et de rester unis ».
Pour plus d’informations :
Danielle Chambaraud
Association IGP Asperges du Blayais
Danielle.chambaraud@asperges-blandine.fr