Interaspa reflète une campagne d’asperges allemande morose
Le marché allemand de l’asperge manque de dynamisme, et inquiète les acteurs de la filière pour l’avenir de leurs exploitations.
La fréquentation du salon Interaspa, salon dédié à l’asperge et aux petits fruits à Sandhatten en Allemagne, est en net recul. Fred Eickhorst, le directeur du salon, confie que c’est le cas pour beaucoup d’événements agricoles dans la région. Le secteur se porte mal, dans la continuité de la saison précédente. Et pour cause, un marché en berne et des coûts de production toujours en augmentation. La main d’œuvre notamment représente pour les producteurs allemands une charge importante alors que le salaire minimum continue d’augmenter dans le pays. Les taux d’intérêt des banques sont en hausse également, ce qui complique les investissements et le renouvellement des cultures dans les exploitations allemandes. De plus, les producteurs rencontrent aussi des difficultés dans la transmission de leur activité. Le renouvellement des générations pose aussi un problème outre-Rhin. Le climat n’est donc pas serein, entre toutes les incertitudes concernant l’avenir de la filière allemande.
Une campagne française qui contraste avec celle de son voisin
La campagne allemande 2023 affiche des volumes en léger recul dans la continuité de la campagne précédente, avec des prix stables. Bien que des disparités dans les prix de vente des asperges ont été observés en fonctions des régions allemandes cette saison. Le climat reste morose pour les producteurs qui arpente les allées du salon. En France, la campagne d’asperge 2023 s’est pourtant bien passée, malgré un prix moyen de vente identique à 2022 en moyenne sur la saison, et avec des coûts de productions qui ont encore bondit de +15 %. Toutefois, la production française se trouve dans une phase différente que la production allemande. La filière asperge française est désormais stabilisée après une période de baisse drastique des surfaces, et bénéficie d’un marché intérieur dynamique. Le marché allemand de l’asperge, quant à lui, est un marché tiré par les prix. Une des causes avancées par les acteurs de la filière est l’éducation du consommateur allemands qui est encore à faire, la part des revenus par foyer alloués à la nourriture étant de seulement 11 % en Allemagne contre 14 % en France (source : Eurostat 2018 et INSEE 2021).
Clara Bernaud