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« Replanter de l’asperge sans se planter » La 6éme journée technique de l’AOPn Asperges de France était consacré à la replantation asperge sur asperge. Une situation qui tend à se développer et nécessite de nombreuses précautions avant replantation.

Replanter de l’asperge sans se planter

La 6éme journée technique de l’AOPn Asperges de France était consacré à la replantation asperge sur asperge. Une situation qui tend à se développer et nécessite de nombreuses précautions avant replantation.

 

L’AOPn Asperges de France a consacré sa 6éme journée technique à la thématique de replantations asperge sur asperge.

Encore peu fréquente en France, mais en progression du fait de la spécialisation des exploitations et du manque de parcelles « vierges » d’asperge.

« Sur les 6000 ha d’asperge cultivée en France, environ 500 à 600 ha sont replanter chaque année pour assurer le renouvellement des surfaces avec un faible pourcentage de replantation sur la même parcelle », évalue Christophe Palliaugue, président d’Asperge de France.

Mais cette situation tend à progresser et existe aussi dans de nombreux autres pays producteurs, notamment en Allemange.

30 % de récolte et 3 ans en moins

« Planter asperge sur asperge peut donner des résultats décevant avec des baisses de rendements dès les premières années et des pertes de plantes », témoigne Adèle Sahut, Asperge de France. Les pertes peuvent aller jusqu’à 30 % de perte de récolte et 3 ans de durée de vie de l’aspergeraie.

En cause, les champignons du sol pathogène de l’asperge (Fusarium, Rhizoctone), les autotoxines dégagées par les racines de la culture précédente et le syndrome plus général qualifié de « fatigue du sol ».

Aussi, plusieurs présentations en salle ont permis de cerner l’activité microbienne des sols de manière large. « Les champignons et bactéries participent à la stabilité du sol. La perte de diversité et d’activité entraine des diminutions du processus de minéralisation et de rendement des végétaux cultivés », relève Emile Benizri, maitre de conférence INRAe.

20 ans de replantation asperge sur asperge

Carmen Feller, chercheuse à Leibniz-Institute (Allemagne) a présenté les résultats du programme Newsoil 21 qui a permis d’évaluer différentes méthodes sur cinq ans (2017-2021) : apports de matière organique, biofumigation, inoculation de micro-organisme, résistance variétale.

Christian Befve, consultant internationla, a également proposé la méthode du « hors-sol dans le sol » consistant à créer avant plantation un volume important de terre homogène avec apport de compost et micro-organisme à l’aide d’une rotobêche.

Lors de la table ronde, David Ducourneau producteur d’asperge dans les Landes a témoigné de son expérience de 20 ans de replantation asperge sur asperge, soit 3 cultures sur certaines parcelles en insistant sur l’importance de drainage. Selon l’expérience d’Ophélie Lendoni, technicienne MaïsAdour, chez trois asparagiculteurs, la replantation sur la même parcelle a conduit à des baisses de rendement très marqués, jusqu’à 40 % après la 4é année de récolte.

L’« après midi de terrain » sur les aspergeraies de Planasa a permis à la centaine de participants des visites essais d’apport de solutions biologiques proposées par Innovak global et Médinbio ainis que l’observation de profils culturaux animée par deux spécialistes Célie Collin Bellier, Solenvie et Emmanuelle Choné, Agronomie Terroirs.

Guy Dubon

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