« L’asperge verte est moins médiatisée mais très populaire chez les jeunes »
La facilité de culture et d’utilisation pour le consommateur en fait un produit très populaire », explique Katrien De Backer, dont les parents dirigent avec son oncle Jos Amelinckx l’entreprise fruitière Amelinckx. De Backer est elle-même employée dans le commerce des fruits et légumes.
« Pour les asperges vertes, il n’est pas nécessaire de creuser puis reremplir pour récolter », poursuit-elle. « Il suffit de les couper et elles peuvent ensuite rapidement être vendues.
D’autre part, c’est aussi un produit agréable pour le consommateur, car il n’y a pas besoin de l’éplucher et sa texture est plus fondante. Cela permet également de les préparer autrement qu’en les faisant bouillir ou cuire à la vapeur. Par exemple, elles sont idéales pour des grillades ou un wok, ce qui permet d’avoir un plat sain sur la table en un rien de temps. C’est d’après nous pour cela que ce produit est particulièrement apprécié par les jeunes. Une variante commode au sein de la famille des asperges. Cette culture s’intègre parfaitement dans notre activité de production. »
De Backer explique que les asperges vertes suivent à peu près la même saison que les asperges blanches. « Leur saison commence juste un peu plus tard. On peut en effet avancer la récolte des asperges blanches, en chauffant les cultures sous plastique ou mini-tunnels.
La variété verte, quant à elle, pousse à son rythme et se termine également à la date traditionnelle de la St Jean. Cela signifie donc une période plus courte et un nombre de kilos inférieur, car la variété verte est une variété plus fine, qui ne doit de préférence pas produire de tiges épaisses. Le rendement est donc moindre, mais cela se compense par le prix.
En fait, les asperges vertes se vendent en moyenne plus cher que les blanches. Par ailleurs, les vertes constituent la plupart du temps un ajout à un plat, alors que les blanches en sont habituellement la vedette, avec une consommation de tiges plus élévée par personnes. »
« En outre, c’est une culture qui dépend moins des conditions météorologiques. Nous cultivons sur un sol sablo-limoneux, de sorte que la pluie est en fait évacuée par le sable comme une sorte de drainage. D’autre part, la part d’argile permet de conserver juste assez d’eau pour les asperges. Par conséquent, on ne souffre pratiquement jamais d’engorgement, tout en conservant suffisamment d’humidité pour que les tiges gardent leur texture fondante. C’est toute une différence par rapport à la blanche ».
De bons prix, mais des volumes limités d’asperges blanches
Selon De Backer, la blanche connaît beaucoup plus de difficultés avec le temps pluvieux de ce printemps. « Jusqu’à présent, la saison des asperges blanches a été très lente. Bien sûr, la saison a été très précoce, ce qui nous a permis de démarrer pour Pâques. Toutefois, les températures sont restées basses tout au long du printemps. Je pense que nous n’avons eu que trois jours de beau temps et que la production a augmenté. Cela nous a affectés pendant une semaine, car les prix ont immédiatement chuté. Ils se sont ensuite rétablis presque immédiatement. Les volumes limités ont en outre permis d’obtenir des prix acceptables. »
« En effet, les prix actuels se situent entre 6 et 8 € pour une bonne qualité, alors que l’année dernière nous travaillions à environ 3 ou 4 €. C’est presque le double du prix. D’un autre côté, nous avons aussi une qualité inférieure mais raisonnablement bonne. L’excès d’eau a également eu pour conséquence qu’un certain pourcentage de producteurs n’ont pas pas pu démarrer parce qu’ils se trouvaient sur une parcelle trop humide, de sorte qu’ils n’ont pas pu préparer leurs billons. En outre, certains possédant des parcelles plus anciennes se sont arrêtés plus tôt parce que le pourcentage de classe II était trop élevé. Il en résulte qu’au cours des dernières semaines de la saison, l’offre ne fait que se restreindre et les prix ne baisseront certainement pas. Si le beau temps persiste, entraînant un pic de consommation, je pense que nous connaîtrons même une période encore plus chère. »
« Espérons-le », poursuit De Backer. « En fait, peu de gens ont encore pu déguster de délicieuses asperges en terrasse ! Lorsque le temps s’y mettra enfin, les barbecues se multiplieront et la consommation de légumes et de fruits rouges pourra enfin décoller. On le constate avec les tomates et salades : la consommation est faible en raison du mauvais temps et les prix restent bas. Pour les prix, la consommation et la qualité des produits, il est plus que temps que le soleil se mette à briller. »
Cerises et abricots
C’est un souhait que beaucoup de producteurs partagent avec elle. D’autres produits ont vraiment besoin d’avoir de la chaleur et du soleil. « Même les cerises ! Nous avons commencé à cueillir depuis la fête des mères, ce qui est beaucoup plus tôt que l’année dernière, ce qui signifie que nous travaillons avec de bons prix. En effet, les volumes sont encore assez limités et les prix des cerises en provenance d’Espagne et de France sont élevés. Pour l’instant, il s’agit donc d’un produit destiné aux amateurs qui sont prêts à payer un peu plus. Seulement, et nous le constatons ici aussi, tout est encore trop humide. »
« Le mieux, c’est quand les cultures sont sèches et qu’il y a du soleil tous les matins. Lorsque le climat reste trop humide, un petit dégât peut vite prendre de l’ampleur. Sous serre, ce n’est pas encore trop grave. Pourtant, nous le ressentons déjà et pour les variétés précoces qui sont à l’extérieur, il faut encore attendre et voir. La pluie qui tombe au pied des arbres est absorbée par les racines, ce qui pourrait faire éclater les cerises. Il nous faut être patient. La nature ne peut guère vous tromper et encore moins vous séduire. Il est pourtant toujours très agréable de recommencer une saison avec un beau produit. »
De Backer souhaite donc terminer sur une note positive. « Tous les produits belges reviennent sur le marché en force. La semaine dernière, par exemple, nous avons commencé la première cueillette de notre récolte d’abricots. Il s’agit de fruits à la peau rose au lieu d’orange. La culture s’est très bien passée. L’année dernière, nous avons eu la première récolte et cette année, les arbres sont parfaitement pleins. Cela fait plaisir à voir et je pense qu’une telle période montre précisément que cela ne va pas de soi d’avoir sur les étals des produits délicieux. Les consommateurs doivent se rendre compte que c’est vraiment une aubaine de trouver de si beaux produits », conclut-elle.
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