Les résultats pour 2022/2023 dans la province de Grenade — qui produit habituellement 60 % de l’asperge verte d’Espagne — montrent une baisse de 26 % de la production par rapport à la saison précédente.
Le volume récolté à Grenade entre octobre 2022 et septembre 2023 s’est élevé à seulement 23 000 tonnes, soit une baisse de 24 % par rapport à la moyenne des 30 000 tonnes enregistrée au cours des dernières années, période où la production était relativement stable.
Selon l’ASAJA (Association des jeunes agriculteurs), cela malgré une surface plantée de 6 500 hectares en 2022/2023, légèrement supérieure à la moyenne des dernières campagnes.
Une valeur de production en baisse de 28 millions d’euros
Dans une déclaration à Europa Press en octobre, José Gámiz, membre du conseil d’administration de l’ASAJA Grenade, a attribué cette baisse de récolte à plusieurs facteurs :
- des gelées en janvier,
- des pluies fin mai ayant raccourci la récolte principale de deux semaines,
(habituellement de mars à début juin), - et une pénurie de main-d’œuvre, venue compliquer davantage la campagne.
Face à la rareté de l’offre, les prix producteurs ont initialement grimpé jusqu’à 5,5 €/kg, avant de redescendre à environ 3 €/kg pour le reste de la récolte de printemps.
En se basant sur un prix moyen de 4 €/kg pour la seconde récolte, plus modeste, d’octobre, l’organisation estime que la baisse de production de 7 000 tonnes par rapport à la saison précédente représente une perte d’environ 28 millions d’euros.
Faibles débits des rivières : un accès limité à l’irrigation
La sécheresse persistante en Espagne affecte non seulement l’asperge, mais aussi les autres grandes cultures de la province.
Selon l’ASAJA, le niveau des rivières est trop bas, et l’accès à l’eau est très restreint, notamment dans des zones comme le Poniente, spécialisées dans l’asperge.
José Gámiz a précisé que les zones autour du réservoir de Los Bermejales et de la rivière Cacín comptaient sur un accès d’environ 5 000 m³ d’eau par hectare,
mais qu’à certains moments cette année, ce volume est tombé à seulement 600 m³/ha.
Cela s’est produit notamment lorsque les rivières comme la Cacín ou l’Arroyo Milanos avaient des débits si faibles qu’il était quasiment impossible de maintenir le débit écologique minimal, c’est-à-dire le niveau nécessaire pour préserver la santé environnementale du cours d’eau, si elles étaient utilisées pour l’irrigation.
Prévisions 2023/2024 : incertitudes persistantes
Dans ce contexte de stress hydrique, les prévisions provisoires pour 2023/2024 étaient peu encourageantes.
Cependant, la situation pourrait s’améliorer en fonction de l’évolution climatique de l’hiver, a indiqué Gámiz.