Les récolteuses non sélectives coupent tous les turions, sans distinction de qualité, de longueur ou d’autres critères, tandis que les machines sélectives récoltent les turions selon des caractéristiques spécifiques.
Pour l’asperge verte, les récolteuses non sélectives coupent tous les turions, quelle que soit leur longueur, au niveau ou juste au-dessus du sol, puis les déposent dans des dispositifs de collecte.
Pour l’asperge blanche, elles coupent tous les turions, également sans distinction de longueur, juste au-dessus de la couronne dans la butte, puis transportent turions et terre sur un convoyeur, où la séparation se fait par vibration. La terre est ensuite rebuttée sur le rang de plantation, explique Drost.
Les récolteuses sélectives pour asperges vertes
Les récolteuses sélectives pour l’asperge verte nécessitent des systèmes de traitement de données avancés, capables d’identifier en temps réel les turions atteignant la longueur optimale, au milieu d’un champ où les longueurs varient fortement.
L’identification des turions est complexe dans des conditions réelles, où la vitesse et la précision sont cruciales.
Pour être intégrées dans les systèmes de production existants, ces machines doivent :
- fonctionner à une vitesse et une efficacité proches de la main-d’œuvre humaine,
- effectuer la coupe sans endommager les turions récoltés,
- ne pas blesser les turions voisins non sélectionnés.
Ainsi, ces récolteuses doivent disposer :
- d’une perception et d’un traitement de données en temps réel (à l’échelle de dizaines de millisecondes),
- d’actionneurs rapides,
- et de mécanismes robustes.
Avec une puissance de calcul suffisante et des données GPS précises, il serait même possible de cartographier les turions non récoltés, ce qui accélérerait la récolte ultérieure.
Mais cela implique de pouvoir prédire quand un turion atteindra la bonne longueur, ce qui nécessite des données sur la vitesse de croissance et la position du turion.
Les récolteuses sélectives pour asperges blanches : un défi technique plus complexe
L’automatisation de la récolte de l’asperge blanche est plus complexe, car il faut :
- préserver l’intégrité de la butte grâce à un système de guidage précis,
- repérer l’emplacement exact du turion sous la terre,
- le sectionner sous terre à la bonne hauteur,
- et l’extraire avec un minimum de dommages.
Selon Drost, la partie guidage est relativement facile à concevoir, mais les mécanismes de coupe et d’extraction nécessitent beaucoup plus d’ingénierie pour être efficaces.
Une piste technologique explorée : l’utilisation de radars à pénétration de sol (ground-penetrating radar) pour estimer la profondeur de la couronne, et ainsi déterminer la hauteur de coupe optimale pour les machines non sélectives.
Cela permettrait de récolter des turions longs tout en minimisant les dommages à la plante.
* Source: “Asparagus breeding: Future research needs for sustainable production” by Prof. Daniel Drost (Front. Plant Sci., 27 March 2023)