L’asperge et les baies à l’honneur dans le Sud-Ouest par Claire Bouc de Vegetable
20 octobre 2025
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Après une 4e édition organisée en 2021 au salon Macfrut à Remini en Italie, les International Asparagus Days sont revenus en France cette année, en accueillant la 1re édition des International Berries Days.

Ce sont sur les terres et sous les serres de Planasa, en Gironde, que les quelque 1 200 visiteurs venus du monde entier ont pu rencontrer, les 8 et 9 octobre dernier, les 130 exposants présents. Ces deux jours de salons ont réuni les IAD (International Asparagus Days) et les IBD (International Berries Days). Les IAD ont offert conférences et démonstrations de matériel, complétées par deux jours de visites techniques sur des exploitations, au CTIFL et chez Invenio. L’occasion de mettre en avant l’importance de la mécanisation et de la robotisation.
« Il y a trente ans, la production d’asperges représentait 15 000 ha en France. Elle n’est plus que de 5 000 ha aujourd’hui. Elle a été rattrapée par l’Allemagne, qui a peu à peu gagné en précocité et agrandi ses surfaces (17 000 ha). Aujourd’hui, la situation est en train de s’inverser, car nous avons largement investi dans le développement de machines multifonctions qui permettent d’économiser beaucoup de main d’œuvre, dont le prix ne cesse d’augmenter », a expliqué Christian Befve, consultant spécialiste de l’asperge, qui s’occupe de 30 % de la production mondiale d’asperge et qui est à l’origine des IAD.
Autre constat de l’expert : « La superficie mondiale d’aspergeraie à ne pas dépasser, pour s’assurer de bons prix, tourne autour de 230 000 ha. Or, avec 190 000 ha aujourd’hui, nous en sommes encore loin. Je recommande donc aux producteurs de planter et d’investir. »
Reste à trouver les semences, les obtenteurs se montrant frileux à les développer sans commande préalable, et les producteurs rechignant, de leur côté, à investir un an à l’avance. Autre problème de taille : la francisation des productions originaires de pays producteurs mais non consommateurs, tels que le Mexique. Un sujet à prendre à bras le corps selon les producteurs, qui s’insurgent par ailleurs des distorsions existantes au niveau des produits phytosanitaires.
De nouvelles variétés pouvant être cultivées dans les climats chauds
« En France, les producteurs disposent de 30 % de produits en moins qu’en Espagne, mais on autorise l’entrée, sur nos marchés, d’asperges espagnoles traitées avec des produits interdits chez nous », s’est indigné Christian Befve. Cette année, le salon a ouvert ses portes aux petits fruits rouges, et notamment aux myrtilles, dont la consommation a doublé ces cinq dernières années.
« Plus de 50 % des producteurs, fournisseurs et metteurs en marché d’asperge, en France et à l’étranger, travaillent ces deux produits, complémentaires. Ils ont aussi une clientèle similaire, qui dispose d’un fort pouvoir d’achat », a souligné Thomas Drahoard, PDG de NCX Drahorad, une société de services italienne spécialisée dans le commerce international des fruits et légumes.
« Au Maroc, la production de myrtilles a dépassé la production de fraises, grâce à de nouvelles variétés pouvant être cultivées dans les climats chauds, avec un cycle de production très rapide, entre 8 et 16 mois, entre la plantation et la première récolte. Ces nouvelles variétés, qui offrent des fruits plus gros, plus aromatiques et plus résistants, ont changé le panorama de la production », a développé Bruno Mezzetti, professeur à l’Université polytechnique des Marches d’Ancône, en Italie, et consultant pour Macfrut.
La myrtille est aussi un produit moins fragile, dont la conservation peut s’étendre jusqu’à un mois, et c’est le seul fruit rouge que l’on peut récolter à la machine. Selon le fabricant, le prix de la main d’œuvre est tellement élevé que, même si l’on perd entre 30 et 50 % du volume avec une récolte mécanique, les 365 000 € d’investissement peuvent être amortis en deux ans.
