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Pour faire face à l’inflation moins d’asperges et de foies gras dans le charriot des consommateurs (20 Minutes)

Par 20 Minutes

Inflation : Ces produits que les Français sont contraints de délaisser pour faire face à la crise

Consommation Entre les premiers trimestres de 2022 et de 2023, les ventes de foies gras frais ont par exemple chuté de 65,1 %

 
Dans un rayon de supermarché. Illustration
Dans un rayon de supermarché. Illustration — SYSPEO/SIPA

Avec une inflation touchant les produits alimentaires atteignant les 16 % en mars, difficile pour les consommateurs de dépenser sans prioriser les biens de première nécessité. Conséquence, c’est la dégringolade pour de nombreux produits tels que le foie gras ou le champagne, boudés à cause de leur prix ou de leur caractère moins essentiel, rapporte Le Parisien, ce lundi.

Première conséquence dans le comportement des consommateurs : ils se sont davantage tournés vers les produits de marque distributeur, avec une baisse du volume d’achat limitée à 1,1 % quand elle a été estimée à 6,6 % pour les produits de marque nationale. Les seuls à bénéficier de la situation ont été les « premiers prix » : ces produits ont enregistré une hausse de 10,8 % du volume d’achat.

Moins d’asperges et de foies gras frais dans le panier

Parmi les produits les plus boudés (selon une étude de l’institut Cicarna réalisée entre les premiers trimestres de 2022 et de 2023), on retrouve ceux de la parapharmacie avec une baisse du volume d’achat de 72,3 %, liée notamment aux masques et aux gels hydroalcooliques. En seconde position vient le foie gras frais (- 65,1 %) et en troisième, les asperges en conserve (- 24,5 %).

Les plats cuisinés sont également touchés avec une baisse de 22 %. Le même sort a été réservé aux pizzas surgelées dont les ventes ont chuté de 20,5 %, notamment à cause du scandale sanitaire touchant Buitoni.

L’alcool n’a plus le vent en poupe

Les produits d’hygiène et de beauté ont été aussi particulièrement impactés : les adhésifs bandages et premiers soins (- 17,9 %), les lames et rasoirs femme (- 17,5 %), les mousses à raser (- 15,9 %), les soins du corps (- 15 %), les savons de toilette (- 13,8 %).

Les boissons alcoolisées ou non sont aussi très représentées dans les produits dont le volume d’achat a le plus baissé : le champagne (- 18,2 %), les eaux aromatisées (- 16,2 %), les bières de luxe (- 16 %), les jus de fruits frais (- 14,2 %), les vins de noix, muscats, pineaux (- 14,1 %) ou les punchs et cocktails (- 14 %).

Les produits frais eux aussi impactés

Pour Emily Mayer, experte à l’institut Circana, tous les produits de la liste se retrouvent sur un point : « Ce ne sont pas ce qu’on appelle des cœurs de repas, comme les pâtes, le riz, la farine, le sucre, bref, tous ces produits essentiels à une consommation quotidienne », explique-t-elle au Parisien.

Pas pris en compte par l’institut Circana, certains produits frais ont également été touchés par l’inflation. Ainsi, « sur la période du 1er janvier au 19 mars 2023, les viandes et les fruits et légumes ont reculé de 5 % en volume en l’espace d’un an, et le poisson frais de 14 % », selon Gaëlle Le Floch, la directrice marketing de Kantar Worldpanel.

Une inflation généralisée

Selon Emmanuel Fournet, expert au cabinet de suivi de la consommation NielsenIQ interrogé par Francetvinfo, l’inflation est clairement généralisée : « 100 % des catégories de grande consommation sont sinistrées ». Selon l’étude du cabinet, les produits surgelés sont ceux dont le prix a le plus augmenté depuis novembre 2021. Leur hausse a été estimée à 20 %, notamment à cause de la hausse du prix de l’électricité, nécessaire au maintien au froid.