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Un bilan qui s’annonce plutôt positif pour cette campagne d’asperges 2023 selon Asperge de France (FreshPlaza)

Astrid Etèvenaux, AOPn Asperges de France : « Nous devons maintenir nos efforts de communication et de mise en avant pour les derniers producteurs »

Un bilan qui s’annonce plutôt positif pour cette campagne d’asperges 2023

A l’heure où les producteurs d’asperges entament la dernière partie de campagne, Astrid Etèvenaux – directrice de l’AOPn Asperges de France -, fait un point sur cette saison 2023 pour les bassins de production du Sud-Ouest, du Sud-Est et du Val-de-Loire. Une année globalement bonne en termes de production, avec des spécificités par bassin et par opérateur.

Une bonne campagne pour le Sud-Ouest
Le Sud-Ouest représente 80 % des adhérents de l’AOPn. Bien que les points de vue diffèrent en fonction des opérateurs, il est désormais possible d’affirmer que la majorité atteindront leur prévisionnel. « Il s’agit d’une bonne campagne côté production, caractérisée par de beaux calibres et une belle qualité d’asperges blanches. Nous avons eu un pic-plateau sur plusieurs semaines coïncidant avec la période de Pâques, avec un volume important correspondant à une période de consommation dynamique. La saison est quasiment finie pour la plupart des opérateurs. Les asperges s’affinent, signe que les aspergeraies commencent à fatiguer, c’est le moment d’arrêter la production pour que ces dernières puissent se reposer pour ensuite emmagasiner des réserves pour l’année prochaine. Les opérateurs commencent alors à débuter les aspergeraies, pour terminer la saison fin-mai/début juin ».

En revanche, pour ce qui est de la verte, la production aura été plus compliquée à cause d’une forte pression infligée par le criocère.

Sud-Est : une année plus tardive et assez aléatoire en termes de pousse
Côté Sud-Est, le début de récolte à la mi-mars aura été plus tardif que l’année passée, où les températures avaient été bien plus élevées. « Le souci que les opérateurs ont pu rencontrer a davantage été lié à une pousse aléatoire, due à de gros écarts de température. Les nuits ont été très froides alors que la journée les 20 degrés étaient facilement atteints. Cela a engendré des problèmes de production principalement sur la blanche. Certains opérateurs ne pourront donc pas faire leur prévisionnel et exploiter le plein potentiel de leurs aspergeraies, ce qui engendre bien entendu de la déception ».

Nanteurop : Nouvel adhérent dans le Val-de-Loire
L’AOPn Asperges de France vient juste de renforcer sa représentativité au national avec l’arrivée dans ses rangs de l’OP Nanteurop, organisation de maraîchers des Pays de la Loire. Situées dans le Val de Loire, les aspergeraies de l’OP s’étendent sur plus de 65 hectares dont plus de la moitié a été plantée ces deux dernières années, ce qui témoigne de la volonté de développer cette culture emblématique de la région. Le prévisionnel des ventes 2023 s’élevait à 250 tonnes d’asperges blanches. « Nous sommes très satisfaits de rejoindre l’AOPn Asperges de France et de nous engager aux côtés d’autres acteurs de la filière pour promouvoir et défendre la qualité de la production française d’asperges », rapporte Cédric Marchand, producteur d’asperges à Nanteurop.

Côté production, le Val-de-Loire est également arrivé plus tardivement que l’année dernière, pour le plein-champ. « Les premières asperges se sont retrouvées sur le marché après Pâques. Mais le Val-de-Loire n’étant pas précoce, ce constat n’a pas été surprenant. Actuellement, certains  opérateurs sont en plein cœur de saison. En termes de production, les données diffèrent beaucoup en fonction des producteurs dû à des maturités hétérogènes d’aspergeraies. Ces derniers temps les nuits ont été un peu plus fraîches, il y a également eu un peu de pluie ce qui a ralenti la production, le mois de mai n’a pas été facile pour les producteurs les plus tardifs. ».

Des cours corrects avec un marché relativement fluide
Si l’année dernière avait été caractérisée par une campagne de commercialisation difficile, avec des prix producteurs qui avaient atteint des niveaux particulièrement bas en mai malgré des prix magasins élevés, des problèmes de rotation, une concurrence importante avec des fruits et légumes d’été précoces et une campagne écourtée ; la situation pour cette saison 2023 est meilleure. « On peut dire que le marché a été relativement fluide tout au long de la campagne. Il y a toujours une différence entre la GMS, qui privilégie depuis un certain temps déjà l’origine France et certains grossistes qui ont tendance à casser les prix avec de l’asperge d’importation notamment hollandaise. Au quotidien, nous entretenons de bonnes relations avec les clients auprès de qui nous dialoguons tout au long de la campagne. Ils répondent positivement à nos demandes notamment lorsque le produit a besoin de mises en avant».

Une communication et une mise en avant qu’il faut tenir tout au long de la campagne
Depuis quelques années, l’AOPn a mis un point d’honneur à renforcer la communication auprès des Français afin de promouvoir la consommation d’asperges. Cette année, beaucoup de retombées médiatiques dans la presse grand public via des reportages chez les adhérents de l’AOPn, des interventions à la radio, des recettes et des articles ont aidé la demande à se dynamiser. « Nous essayons de faire au mieux notre travail de messager pour la filière. Nous savons que l’asperge est un produit plaisir. Comme tous les produits plaisir, l’inflation n’est pas propice à la consommation. Il est important de veiller à ce que les asperges n’atteignent pas des prix au détail trop importants, au risque de stopper la demande. Car si les Français se laissent volontiers tenter par des asperges à 7-8 euros/kilo, à 12-15 euros/kilo ils sont beaucoup plus frileux voire absents. Les asperges restent alors en magasin, perdent en fraicheur et qualité par manque de rotation ce qui ralentit davantage encore la consommation et le marché s’effondre. Il faut donc limiter les écarts trop importants avec les prix expéditeurs et la mettre en avant grâce à des promotions et une bonne communication. Cela est particulièrement important en deuxième partie de campagne pour aider les producteurs les plus tardifs. L’enjeu aujourd’hui est de continuer nos efforts jusqu’à la mi-juin, car la campagne est loin d’être finie pour certains opérateurs ».

Pour plus d’informations :
Astrid Etèvenaux
AOP Nationale Asperges de France
astrid.etevenaux@carottes-de-france.fr
www.asperges-de-france.fr

 

Date de publication:
Auteur: Aurélie Pintat
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