
La surface totale cultivée en Grèce en 2021 était de 1 500 hectares, soit seulement 2 % du record historique de 73 330 hectares atteint en 1997. « Nos exploitations sont petites », indique Gkouderis, « la taille moyenne est de 1 hectare ». Les quatre principales régions de production sont la Macédoine orientale et la Thrace (750 ha), la Macédoine centrale (600 ha), la Grèce occidentale (140 ha) et le Péloponnèse (50 ha). La production d’asperges blanches est concentrée dans les trois premières régions, tandis que l’asperge verte est essentiellement cultivée dans la dernière. La culture diminue régulièrement en Macédoine orientale et, plus fortement encore, en Thrace, en raison des difficultés culturales, du manque de main-d’œuvre, du coût élevé du travail et de l’implantation de la culture, ainsi que de la concurrence d’autres cultures, comme le kiwi, mieux adaptées à ces zones. En revanche, la surface dédiée à l’asperge a augmenté ces dernières années en Macédoine centrale, car les grossistes y ont mis en place des incitations économiques pour encourager la mise en culture. De plus, cette région étant déjà axée sur la production fruitière extensive, les producteurs ont peu d’alternatives rentables. « À Aridaia, ma région, la surface en asperges augmente de 30 hectares par an », précise-t-il.
Les exportations vont principalement vers l’Allemagne et les Pays-Bas

L’asperge blanche représente 95 % de la production grecque. Elle est récoltée de fin février à fin avril, voire début mai, tandis que l’asperge verte, qui ne représente que 5 %, est récoltée de début mars à début juin. Le rendement moyen en Grèce est de 10 tonnes par hectare pour l’asperge blanche et de 7 tonnes par hectare pour la verte. Soixante pour cent de la production est commercialisée par des grossistes et le reste par des groupements de producteurs, explique Gkouderis. En mars 2023, les prix payés par les grossistes aux producteurs variaient entre 3,50 €/kg dans certaines zones et 5,50 €/kg dans d’autres, les prix les plus bas étant observés dans les zones où la récolte venait de commencer et où la qualité n’était pas encore stabilisée. En 2022, la Grèce a exporté 5 746 tonnes d’asperges, principalement vers l’Allemagne (90 %) et les Pays-Bas (10 %). « Nous ne sommes pas un marché très important, donc nous n’importons pas d’asperges », ajoute-t-il.
Particularités de la culture de l’asperge en Grèce

En fonction des variétés, on plante généralement entre 13 000 et 15 000 griffes par hectare en Grèce, avec un espacement entre les rangs de 2,2 à 2,5 mètres. La profondeur de plantation, qui était autrefois de 25 cm, a été réduite à 18–20 cm afin de favoriser la précocité. Quatre-vingts pour cent des exploitations sont équipées de goutte-à-goutte et de nombreuses applications de ferti-irrigation sont réalisées. L’utilisation de films plastiques noirs et blancs pour recouvrir les rangs est très courante, 60 à 70 % des producteurs y ajoutent des mini-tunnels. Pour gagner encore en précocité, certains ajoutent une seconde couche de plastique au-dessus des tunnels.
La pénurie de main-d’œuvre : principal problème
Il n’existe pas encore de méthode de récolte mécanique, la cueillette reste donc manuelle et représente « un coût très important pour les producteurs ». Le salaire est de 35 € pour 8 heures de travail, incluant une pause d’une heure. Les charges sociales augmentent ce coût de 10 %, mais ne sont pas toujours appliquées « car de nombreux ouvriers travaillent illégalement ». La main-d’œuvre saisonnière provient des pays voisins, principalement d’Albanie, avec une proportion très faible de travailleurs grecs. Gkouderis estime que la pénurie croissante de main-d’œuvre est le principal problème pour les producteurs grecs.
Ravageurs et maladies de l’asperge
En ce qui concerne les maladies foliaires, les principales en Grèce sont Stemphylium botryosum, Puccinia asparagi et Botrytis cinerea, tandis que les maladies touchant les racines sont causées par Fusarium spp. et Helicobasidium purpureum (syn. Rhizoctonia violacea). Les principaux ravageurs sont Zeyzera pyrina, Parahypopta caestrum, Ophiomyia simplex, les espèces de Lygus, les thrips et les acariens.