Les robots au service des agriculteurs : des pilotes à la pratique par FreshPlaza
Penser et développer de nouvelles techniques n’est une réussite que si les producteurs parviennent à les mettre en œuvre. L’ouverture d’Hortivec, un centre de démonstration, de rencontre et d’expérience pour la technologie agricole et horticole à Wavre-Sainte-Catherine, a mis l’accent sur la mise en pratique des nouvelles techniques. Frits van Evert, de l’université et de la recherche de Wageningen, s’est également attardé sur cette question lors de son discours d’inauguration intitulé ‘From Idea to Practice: Agricultural Robots in Action’.
Frits van Evert lors de l’ouverture de l’Hortivec
Van Everts a présenté les résultats du projet Rob4Crops. Le chercheur en agriculture de précision estime que les nouvelles technologies ont un rôle important à jouer pour relever les défis dans des domaines tels que le climat et la protection des cultures. « Car si les défis sont nombreux, les robots sur le terrain ne le sont pas encore. » Il y a quelques années, il a été décidé de lancer le projet Rob4Crops, qui a permis d’identifier les obstacles à la progression des robots dans la pratique.
Capteurs et logiciels Dans le cadre du projet, quatre pilotes à grande échelle ont été réalisés. Ils ont mis en évidence les difficultés liées à la mise en pratique des robots. Entre autres, le rôle de bons capteurs pour aider le robot à naviguer s’est avéré important. « Un robot seul ne suffit pas. Outre les capteurs, un bon logiciel de contrôle s’est également avéré crucial. »
Des projets pilotes ont été menés en France et en Grèce pour le raisin de table, en Espagne pour les pommes et aux Pays-Bas pour la betterave sucrière. Dans tous les cas, la robotique a été utilisée pour résoudre des problèmes de protection des cultures.
Tirer des leçons de la pratique C’est en France que le projet pilote a eu le plus de succès, dans la mesure où des désherbeurs mécaniques sont désormais utilisés dans les champs, ce qui permet d’éviter ou de limiter l’utilisation d’herbicides. Van Everts s’attend à une application pratique en Espagne, où un tracteur équipé d’un pulvérisateur de précision a été utilisé, après que la conduite avec un signal GPS défaillant ait été résolu par l’ajout de techniques supplémentaires telles que Lidar.
En Grèce, la combinaison d’un tracteur et d’un pulvérisateur ne s’est pas avérée idéale pour la situation locale, car le pulvérisateur était trop lourd. L’accent a alors été mis sur la conduite autonome du tracteur.
Aux Pays-Bas, Smart Agri Technology a participé au projet pilote. L’objectif était de désherber dans la culture de la betterave à sucre, mais les producteurs se sont montrés trop sceptiques. et n’en sont pas arrivés à l’application pratique. Cependant, l’équipe de Smart Agri Technology a réussi à les faire passer à la protection des cultures de précision, avec un pulvérisateur zonal.
« Je ne vends pas de recettes », a reconnu van Everts après 3/4 d’heure d’exemples pratiques. La meilleure façon de commercialiser une nouvelle technique reste toujours un défi. Lors d’une visite des serres et des champs à Wavre-Sainte-Catherinent dans le cadre de l’ouverture d’Hortivec, les participants ont pu rencontrer diverses entreprises qui mettent également en pratique de nouvelles techniques.
https://www.youtube.com/embed/l7krcg4ZvWY?si=e11YQqdECNrEFfQ0Plusieurs vidéos sont disponibles à propos du projet Rob4Crops
Après une 4e édition organisée en 2021 au salon Macfrut à Remini en Italie, les International Asparagus Days sont revenus en France cette année, en accueillant la 1re édition des International Berries Days.
Ce sont sur les terres et sous les serres de Planasa, en Gironde, que les quelque 1 200 visiteurs venus du monde entier ont pu rencontrer, les 8 et 9 octobre dernier, les 130 exposants présents. Ces deux jours de salons ont réuni les IAD (International Asparagus Days) et les IBD (International Berries Days). Les IAD ont offert conférences et démonstrations de matériel, complétées par deux jours de visites techniques sur des exploitations, au CTIFL et chez Invenio. L’occasion de mettre en avant l’importance de la mécanisation et de la robotisation.
« Il y a trente ans, la production d’asperges représentait 15 000 ha en France. Elle n’est plus que de 5 000 ha aujourd’hui. Elle a été rattrapée par l’Allemagne, qui a peu à peu gagné en précocité et agrandi ses surfaces (17 000 ha). Aujourd’hui, la situation est en train de s’inverser, car nous avons largement investi dans le développement de machines multifonctions qui permettent d’économiser beaucoup de main d’œuvre, dont le prix ne cesse d’augmenter », a expliqué Christian Befve, consultant spécialiste de l’asperge, qui s’occupe de 30 % de la production mondiale d’asperge et qui est à l’origine des IAD.
Autre constat de l’expert : « La superficie mondiale d’aspergeraie à ne pas dépasser, pour s’assurer de bons prix, tourne autour de 230 000 ha. Or, avec 190 000 ha aujourd’hui, nous en sommes encore loin. Je recommande donc aux producteurs de planter et d’investir. »
Reste à trouver les semences, les obtenteurs se montrant frileux à les développer sans commande préalable, et les producteurs rechignant, de leur côté, à investir un an à l’avance. Autre problème de taille : la francisation des productions originaires de pays producteurs mais non consommateurs, tels que le Mexique. Un sujet à prendre à bras le corps selon les producteurs, qui s’insurgent par ailleurs des distorsions existantes au niveau des produits phytosanitaires.
De nouvelles variétés pouvant être cultivées dans les climats chauds
« En France, les producteurs disposent de 30 % de produits en moins qu’en Espagne, mais on autorise l’entrée, sur nos marchés, d’asperges espagnoles traitées avec des produits interdits chez nous », s’est indigné Christian Befve. Cette année, le salon a ouvert ses portes aux petits fruits rouges, et notamment aux myrtilles, dont la consommation a doublé ces cinq dernières années.
« Plus de 50 % des producteurs, fournisseurs et metteurs en marché d’asperge, en France et à l’étranger, travaillent ces deux produits, complémentaires. Ils ont aussi une clientèle similaire, qui dispose d’un fort pouvoir d’achat », a souligné Thomas Drahoard, PDG de NCX Drahorad, une société de services italienne spécialisée dans le commerce international des fruits et légumes.
« Au Maroc, la production de myrtilles a dépassé la production de fraises, grâce à de nouvelles variétés pouvant être cultivées dans les climats chauds, avec un cycle de production très rapide, entre 8 et 16 mois, entre la plantation et la première récolte. Ces nouvelles variétés, qui offrent des fruits plus gros, plus aromatiques et plus résistants, ont changé le panorama de la production », a développé Bruno Mezzetti, professeur à l’Université polytechnique des Marches d’Ancône, en Italie, et consultant pour Macfrut.
La myrtille est aussi un produit moins fragile, dont la conservation peut s’étendre jusqu’à un mois, et c’est le seul fruit rouge que l’on peut récolter à la machine. Selon le fabricant, le prix de la main d’œuvre est tellement élevé que, même si l’on perd entre 30 et 50 % du volume avec une récolte mécanique, les 365 000 € d’investissement peuvent être amortis en deux ans.
La plus grosse myrtille au monde cultivée en Nouvelle-Zélande par FreshPlaza
La plus grande variété de myrtille au monde, connue sous le nom d’Eterna, sera bientôt cultivée et vendue en Nouvelle-Zélande. Les baies, décrites comme atteignant la taille d’une balle de ping-pong, sont plantées dans les régions de Kerikeri et de Waikato.
La Fresh Berry Company, qui cultive et commercialise des baies dans toute la Nouvelle-Zélande, a confirmé un partenariat avec le producteur international de baies Driscoll’s pour introduire cette variété. Le directeur général Simon Tallon a déclaré que l’une des myrtilles Eterna cultivées en Australie détient le record mondial Guinness de la plus grande myrtille, avec un poids de 20,4 grammes.
Il a précisé que tous les plants importés étaient testés par le ministère des industries primaires pour s’assurer qu’ils étaient exempts de parasites et de maladies avant d’être mis à la disposition des producteurs. « Ces plants sont ensuite acheminés vers la culture de tissus et nos pépinières commerciales, où nous les transformons en plantes commerciales pour nos exploitations et les producteurs externes », a expliqué M. Tallon. « L’objectif principal est toujours d’obtenir de meilleures baies, des baies plus fermes, une meilleure durée de conservation et, en fin de compte, des fruits qui ont un bon goût.
M. Tallon a indiqué qu’un nombre limité de grandes myrtilles devrait arriver dans les rayons des supermarchés à la fin de l’année 2026.
La société prévoit également d’ouvrir sa première exploitation de baies de l’île du Sud à Nelson l’année prochaine. « Toute notre production est couverte par des tunnels en plastique, à l’exception de certaines myrtilles qui sont exportées », a déclaré M. Tallon.
Il a ajouté que les exploitations de la société et les producteurs de Hawke’s Bay, Waikato et Northland s’attendaient à une bonne saison de fraises jusqu’à Noël. « Nous nous attendons à un volume assez important cette année pour que les consommateurs puissent déguster des fraises, des myrtilles, des framboises et des mûres », a-t-il déclaré.
Selon M. Tallon, les ventes totales de baies en Nouvelle-Zélande ont atteint environ 72 millions de dollars l’année dernière.
Source : FarmersWeekly Date de publication: mer. 22 oct. 2025
Asperges et baies à l’honneur lors de journées internationales
Les Journées Internationales Asperge et Journées Internationales des Baies qui se sont tenues à Bordeaux ont rassemblé plus de 1 200 visiteurs et 125 exposants venus de plus de 25 pays, offrant un panorama à la fois opérationnel et scientifique des filières asperge fraise framboise et myrtille.
Bilan et organisation
Le choix du site de Planasa à Le Barp a permis des démonstrations en conditions réelles et l’accès direct à une large gamme de plants intrants matériels de récolte et solutions d’emballage. L’événement a été organisé par Macfrut Befve&Co et Interco Nouvelle-Aquitaine. Les journées ont alterné visites de terrain les 7 et 10 octobre et sessions techniques et commerciales les 8 et 9 octobre, complétées par tables rondes et présentations de nouveaux programmes de recherche.
Innovations et techniques présentées
La robotique de récolte pour l’asperge verte a montré une maturité technologique convaincante face à la raréfaction de la main d’œuvre. Les démonstrations de machines de récolte ont mis en lumière des solutions opérationnelles adaptées à des exploitations de tailles variées. Les essais variétaux et les échanges sur critères génétiques ont porté sur l’amélioration du rendement de la qualité et de la tolérance aux stress abiotiques. Les systèmes de détection et de monitoring climato agronomique ont été illustrés par des capteurs et des plateformes d’aide à la décision destinés à optimiser l’irrigation la protection phytosanitaire et la planification des récoltes. Les chaînes de conditionnement exposées privilégient la réduction des pertes post récolte et l’amélioration de la traçabilité pour répondre aux exigences des marchés frais.
Enjeux agronomiques et socioéconomiques
La pénurie de main d’œuvre accélère la mécanisation ce qui implique des investissements significatifs et des besoins accrus en formation technique. La transformation technologique modifie la structure des coûts de production en substituant coûts variables et coûts fixes selon la taille des exploitations. L’adaptation au changement climatique rend indispensable le déploiement d’outils de surveillance environnementale pour anticiper le stress hydrique les épisodes de gel et les vagues de chaleur. Les nouveaux programmes de recherche sur fraise framboise et myrtille soulignent l’importance d’un lien étroit entre instituts et producteurs afin d’orienter les sélections variétales et les protocoles de conduite.
Témoignages et retombées pratiques
Les démonstrations in situ ont confirmé leur rôle pédagogique et accélérateur d’adoption technologique. Les entreprises italiennes présentes Asquini Bagioni et Bassi ont démontré des récolteuses devant un public nombreux contribuant à convaincre des producteurs d’investir ou d’étendre les surfaces en asperge. Les intervenants institutionnels et universitaires ont insisté sur l’importance de ces rendez vous pour définir les priorités de recherche et caler des stratégies de promotion adaptées aux réalités de terrain.
Ces journées confirment que les filières asperge et baies sont à un point d’inflexion technologique et organisationnel. La réussite de la transition dépendra de la cohérence entre innovation formation et modèles économiques adaptés aux réalités des exploitations.
Bejo a exposé et est intervenu aux International Asparagus Days
Que promet la nouvelle variété d’asperge blanche Genius présentée à l’IAD ?
Parmi les professionnels présents à l’occasion du salon IAD (International Asparagus Days) et IBD (International Berry Days), le spécialiste en semences potagères Bejo – sponsor Silver de l’évènement –, a présenté une nouvelle variété d’asperge blanche nommée Genius. Une variété faisant partie de la « nouvelle génération d’asperges », et qui vient enrichir une gamme existante déjà bien étoffée d’asperges blanches offrant différentes précocités en fonction des régions de culture.
Conçue pour le segment semi-précoce, Genius F1 est une variété de saison 100 % mâle, qui présente la particularité d’être très vigoureuse tout en offrant une belle qualité de rendement. En effet, sa structure végétale robuste la rend résistante aux maladies foliaires, à la rouille et aux tiges creuses. Son feuillage fort et sein favorise une productivité soutenue au fil des années. Elle se caractérise également par des turions lisses, homogènes, épais, très blancs et de gros calibre ainsi que des bractées bien fermées. Cela se traduit non seulement par un meilleur taux de conditionnement – essentiel pour les producteurs en quête de rendements optimaux –, mais assure également une qualité supérieure sur le marché du frais. Les asperges peuvent être cultivées aussi bien en plein-champ que sous-bâche. Avec une densité de plantation optimisée – à hauteur de 4 à 5 griffes par mètre –, les producteurs peuvent maximiser leurs rendements tout en maintenant une excellente qualité de tige.
Les retours de producteurs et d’experts sont déjà positifs : « Les essais précédents ont montré d’excellents rendements et qualités. La variété a une belle structure de tête fermée et a prouvé au fil des années sa résistance contre les maladies foliaires. Nous sommes convaincus que Genius établira une nouvelle norme de qualité pour la culture de l’asperge blanche dans le nord-ouest de l’Europe. », rapporte Gerhard Völkel, responsable des cultures chez Bejo.
Après plus d’une décennie de développement et d’essais à grande échelle aux Pays-Bas, en Allemagne et en France, Genius est maintenant disponible dans le commerce pour la saison 2025.
Pour plus d’informations : Yannick Chevray Bejo France « Beauchêne » 49250 Beaufort en Vallée Tél. : +33 (0)2 41 57 64 75 Port. : +33 (0)6 07 95 44 95 y.chevray@bejo.fr www.bejo.fr Date de publication: jeu. 16 oct. 2025
Organisé par Macfrut, Befve&Co. et Interco Nouvelle-Aquitaine, cet évènement professionnel regroupe toute la filière de l’asperge et des fruits rouges.
De nombreux producteurs d’asperges sont aussi producteurs de fruits rouges.
Plusieurs fournisseurs proposent des produits pour les deux filières.
Des metteurs en marché travaillent déjà sur ces deux secteurs.
👉 Une complémentarité évidente, une synergie au service des producteurs, et une offre élargie pour tous.
Programme des visites techniques
Mardi 7 octobre – Tour Asperges (Gironde – 33)
Visite des Vignobles Bouillac (100 ha de vignes, 20 ha de pépinières viticoles, 15 ha d’asperges sous IGP Blayais). Avec Jean-Pierre Bouillac et Danielle Chambaraud (Présidente de l’Association des Producteurs d’Asperges du Blayais). 🍷 Déjeuner et dégustations de vins. 🔗 vignoblesbouillac.com
Exploitation Lebourg (900 ha dont 49 ha d’asperges, gazon en plaques, maïs, carottes, pommes de terre). 🔗 lebourg-agri.fr
Mardi 7 octobre – Tour Fruits Rouges (Lot-et-Garonne – 47)
Pépinières St Armand & Fruits Rouges du Confluent (12 ha de fraises sous serre = 900 à 1 000 T/an, 20 ha de pépinières, 40 ha de kiwis). 🍓 Déjeuner inclus.
Aquisol : 60 ha de serres (fraises, framboises, myrtilles), production en conventionnel & AB, légumes variés. 🔗 aquisol-chanau.fr
Vendredi 10 octobre – Tour Fruits Rouges (Dordogne – 24)
Exploitation Famille Teychenné, membre de la coopérative Socave : fraises IGP Périgord et hydroponie.
Mercredi 8 octobre – 11h00 : cérémonie d’ouverture
Mercredi 8 octobre :
Recherche fraises (10h00)
Vitrine variétés asperges (10h00)
Champs myrtilles (15h00)
Replantation asperges sur asperges (16h00)
Jeudi 9 octobre :
Recherche fraises (10h00)
Vitrine variétés asperges (10h00)
Champs myrtilles (11h00)
Replantation asperges sur asperges (15h00)
Conférence « Fruits rouges : quelles innovations pour améliorer la performance des producteurs ? » (15h-17h)
Soirée cocktail & spectacle
🎭 Cabaret Music Hall Le Grain d’Folie – mercredi 8 octobre à 19h, Artigues-près-Bordeaux. ⚠️ Places limitées – inscription obligatoire. 👉 Inscription en ligne
International Berries Days (IBD) et International Asparagus Days (IAD) :
Les fruits rouges mis pour la première fois à l’honneur aux côtés de l’asperge
Du 7 au 10 octobre 2025, se tiendra la 5ème édition d’IAD (International Asparagus Days) à Bordeaux. Un rendez-vous incontournable pour les professionnels de la filière du monde entier qui souhaitent se tenir au fait des dernières technologies, techniques de production et informations sur l’évolution du marché. Mais cette année marque le début d’un nouveau chapitre avec le lancement de la première édition d’IAB – International Berries Days. La reine du printemps partagera donc l’affiche avec les douceurs de l’été. Une mise en avant conjointe de deux familles de produits à première vue très différents et pourtant complémentaires à bien des égards.
Asperges et fruits rouges : des cultures techniques qui s’adressent au même marché « En termes de production, ce sont deux cultures qui requièrent une certaine précision et une technicité importante », précise Christian Befve, fondateur des deux journées internationales, partenaire de Macfrut et Interco Nouvelle Aquitaine. « Beaucoup de producteurs d’asperges cultivent d’ailleurs également des fruits rouges. Au niveau du calendrier, la complémentarité est aussi intéressante puisque la récolte de l’asperge intervient avant celle des fruits rouges, (excepté pour la fraise qui fait la jonction entre les deux cultures). Que ce soit en pleine terre ou en hors-sol, tous les asparagiculteurs peuvent se lancer dans la culture de fruits rouges. Il n’y a pas de prérequis en termes de composition du sol. Ce qui est aussi vrai à l’inverse, les producteurs de fruits rouges peuvent se diversifier dans l’asperge s’ils le souhaitent »
Même dans des conditions de terre lourde et de terrain jonchés de pierres, il est possible de produire de l’asperge grâce à une technique qui consiste à ‘faire du hors-sol dans le sol’. « Il suffit de préparer le sol sur 1,5m de largeur et 80 cm de profondeur, ce qui permet de le corriger complètement. Avec le paillage, on peut ensuite protéger la butte et conserver la structure que nous avons créée ». Une technique imaginée par Christian Befve et qui s’avèrerait très efficace, ayant également l’avantage de présenter des coûts relatifs à la culture en pleine terre.
Autre similitude intéressante, le marché auquel s’adresse les deux familles de produits : « L’asperge comme les fruits rouges sont des produits de luxe. Les clients qui consomment de l’asperge ont le même pouvoir d’achat que ceux qui consomme des fruits rouges. Plus de 50 % des fournisseurs et metteurs en marché travaillent à la fois l’asperge et les baies. Ce sont deux marchés très rémunérateurs (qui génèrent ensemble 96 milliards de $US dans le monde), avec une consommation essentiellement pour la myrtille qui monte en flèche dans beaucoup de pays et une demande en bio – surtout en Europe – en forte augmentation.
Fruits rouges : une filière riche en opportunités Si aujourd’hui, la culture de fruits rouges s’étend déjà sur 600 000 hectares à travers le monde, les surfaces de production continuent d’augmenter : « Bien que le développement de la consommation soit un moteur évident de cette progression, celle-ci est également portée par l’innovation variétale et des producteurs qui investissent dans de nouvelles variétés plus résistantes et adaptées aux changements climatiques. Il est également particulièrement intéressant de développer la production dans les pays consommateurs étant donné que les fruits rouges sont très fragiles et supportent difficilement le transport, sans compter que la tendance est également à la consommation de produits locaux. J’ai coutume de dire qu’il ne faut rien s’interdire à partir du moment où il y a un marché ».
Asperge : un marché en pleine reprise Même réflexion pour les producteurs de baies qui aimeraient se lancer dans la culture de l’asperge : « Le marché est actuellement en pleine reprise, nous manquons même de plants d’asperges. L’histoire nous a montré que l’équilibre entre l’offre et la demande était atteint à 250 000 hectares. Aujourd’hui, nous sommes environ à 190 000 hectares de plantés, il manque donc 60 000 hectares pour atteindre cet équilibre. Face au manque d’asperges, la crise est désormais derrière nous et Il faut planter maintenant car nous avons l’assurance d’avoir un marché raisonnable pour les 10 prochaines années. Il y a là une belle opportunité pour les producteurs de baies de se diversifier dans une autre culture rémunératrice. IAD est typiquement le genre d’évènement qui peut répondre aux besoins et questionnements des producteurs qui souhaitent se lancer. Pour preuve, j’ai récemment fait une conférence sur l’asperge en Espagne auprès de producteurs qui avaient mis en avant des difficultés à étendre leurs cultures face à la restriction d’eau et les problèmes de main d’œuvre. Or, il existe des techniques qui permettent d’économiser l’eau si on sait l’apporter au bon moment. En établissant une distance plus importante entre les rangs, on peut aussi diviser par deux ou trois les besoins en main d’œuvre. A l’issue de la conférence, c’est un total de 400 hectares que les producteurs ambitionnaient de planter d’ici deux ans. Quand on répond au besoin des producteurs en apportant des solutions concrètes et un bon suivi technique, les pensées limitantes laissent place à l’envie de se lancer plus sereinement dans la production. C’est également un des objectifs de ces deux journées internationales ».
Au programme, des visites techniques autour de l’asperge et des fruits rouges seront organisées ainsi que des conférences, ateliers, démonstrations et salon rythmeront ces 4 journées :
Mardi 7 octobre – Tour Asperge(Gironde) : La matinée, les participants se rendront aux Vignobles Bouillac, exploitation s’étendant sur 100 ha de vignobles et 20 ha de pépinières viticoles et qui commercialise 15 ha d’asperges sous l’appellation IGP Asperges du Blayais. Une visite qui se fera en présence de l’exploitant Jean-Pierre Bouillac et Danielle Chambaraud, Présidente de l’Association de Producteurs d’Asperges du Blayais. Un déjeuner avec dégustation de vins se tiendra sur place. L’après-midi, les participants se rendront à l’exploitation Lebourg qui s’étend sur 900 ha, dont 80 ha de gazons en plaque et 49 ha d’asperges blanches ainsi que des cultures de maïs grain, maïs pop-corn, carottes et pommes de terre.
Mardi 7 octobre – Tour Fruits Rouges (Lot-et-Garonne) : Le tour commencera par une visite en matinée des Pépinières Saint-Armand et des Fruits Rouges du Confluent, qui cultivent 12 ha de fraises sous serre (pour une production de 900/1000 T de fraises par an), 20 ha de pépinières de fraises pour 7 millions de tray-plants) et 40 ha de kiwis. La matinée se clôturera par un déjeuner, avant de partir pour Aquisol, exploitation qui détient 60 ha de serres, dont 13 ha de fraises (800T/an), 8 ha de framboises (230T/an) et 8 ha de myrtilles (160T/an). Différents itinéraires techniques seront alors présentés : la culture conventionnelle, biologique, hors sol et de plein champ. Aux côtés des fruits rouges, l’exploitation produit également des légumes tels que les aubergines, concombres, poivrons, salade, chou-rave, cèleri branche, épinards et kiwis.
Mercredi 8 octobre et jeudi 9 octobre : un salon se tiendra sur ces deux jours autour de stands de matériel végétal, d’équipements, de pépinières, de services, de metteurs en marché, de recherche et de formation. Des visites techniques et démonstrations en extérieur (équipements de préparation, de plantation, d’entretien et de récolte, etc.) seront organisées pendant le salon sur lequel il sera possible de se restaurer sur place. Des sessions de pitchs et d’ateliers techniques seront également animées par les exposants et sponsors dans une agora centrale. La cérémonie d’ouverture aura lieu à 11h le mercredi, journée qui se clôturera par une soirée Cocktail et Spectacle au Cabaret Music-Hall « Le Grain d’Folie » à 19h à Artigues-près-Bordeaux.
Durant ces deux jours, les participants pourront se rendre chez Planasa : à 10h, une intervention sur la recherche en fraise est prévue, en parallèle d’une présentation sur les différentes variétés d’asperges. A 15h, les participants auront la possibilité de visiter des champs de myrtilles et à 16h, ils découvriront une « replantation d’asperges sur asperges ».
De 15h à 17h le jeudi, une conférence : « Fruits rouges : quelles innovations pour les marchés de demain ? » (technique/génétique/…) aura lieu.
Vendredi 10 octobre – Tour Fruits Rouge (Dordogne) : Le matin, une visite du Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes situé à Lanxade sera organisée. A cette occasion, les participants découvriront la halle technologique de 190 ha de surface d’expérimentation autour de 52 espèces de fruits et légumes. Les participants auront aussi l’occasion de visiter la station expérimentale Invenio du secteur des fruits et légumes à Douville. Invenio est une association de producteurs de fruits et légumes qui souhaitent unir leurs efforts en matière d’expérimentation, de recherche variétale et d’innovation technologique. Une visite du site de Douville permettra d’avoir un aperçu des dernières recherches françaises sur le matériel végétal et la culture des fraises et des framboises.
L’après-midi sera dédiée à la visite de l’exploitation de la famille Teychenné, membre de la coopérative Socave. L’occasion de découvrir la production traditionnelle en terre labellisée « IGP Fraise du Périgord » et la production hydroponique non chauffée de fraises remontantes.
Des innovations seront présentées à l’occasion d’IAD et d’IBD comme l’Aspercut, premier robot de récolte français. Au total, on dénombre une dizaine de robots de récolte dans le monde, qui auraient « beaucoup gagné en performance et en efficacité ces dernières années ». Des robots qui « tendent à être rentables », ce qui aura inéluctablement une incidence sur le marché dans les prochaines années.
4 journées de partage, de visites, de conférences et de rencontres avec un objectif commun aux deux évènements : Se positionner comme véritable carrefour entre la recherche, la production, la technologie et la mise en marché. Une date stratégiquement définie puisqu’elle suit celle du Fruit Attraction qui se sera tenu la semaine précédente à Madrid. « Cela permettra aux professionnels venus de loin de se déplacer plus facilement à Bordeaux », précise Christian Befve. « C’est une occasion unique de mettre en relation les producteurs avec les metteurs en marchés et les fournisseurs, et de découvrir les dernières technologies (bio-contrôle, intelligence artificielle, robotisation etc) qui réorganisent peu à peu la filière. Participer à IAD et IBD, c’est aussi l’opportunité de comprendre comment adapter les techniques culturales correspondantes aux conditions pédoclimatiques de chaque lieu de production sans distorsion. Le respect des règles sanitaires et sociales, de l’environnement et l’anticipation des changements climatiques sont également des questions centrales qui seront abordées au cours de ces 4 jours de rencontres. Il s’agit vraiment d’un évènement phare à ne pas manquer pour tout professionnel qui s’intéresse à la culture de l’asperge ou des fruits rouges ».
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